Et si une épidémie de type Peste Noire faisait son retour à Londres après celle qui avait été dévastatrice en 1665?
Pourriez-vous imaginer aujourd’hui si près de 20% de la population londonienne (soit 1,7 million d’habitants) devait succomber à une épidémie?
Cette terreur a eu lieu en 1665 à Londres. Auparavant, la Peste Noire a terrorisé l’Europe au Moyen Age, allant jusqu’à décimer 30 à 50% de la population européenne, soit 25 millions de personnes.
Aujourd’hui, laisserions-nous s’installer l’épidémie dans nos pays développés? Donnerions-nous tous les moyens pour la contenir et faire qu’elle ne reste qu’endémique?
Le film « Miamastic » montre la Londres actuelle telle que nous la connaissons, où les habitants l’auraient fui ou seraient cloîtrés chez eux, suite à une épidémie soudaine de type Peste Noire.
Pour la visualisation, préférez le « full Screen » et avec un son proche du maximum!
Pour notre premier film sur le même thème de la ville abandonnée (Paris, Hypocentre), nous ne donnions pas d’explication quant à l’abandon soudain de la population. Le message était davantage tourné vers la préservation de la Terre. Pour le second, « Para l l el », nous avons axé l’histoire sur le temps, où plusieurs mondes auraient évolué différemment.
Pour Londres, nous avons choisi ouvertement le thème de l’épidémie: Londres a connu une des plus sévère épidémie de peste noire en 1665, un an avant le grand incendie de 1666. La Peste est considérée comme la « Grande Peur ».
Cette épidémie serait arrivée de bateaux en provenance des Pays-Bas, la famille Royale quittera Londres de juillet 1665 à février 1666. On raconte que le grand incendie de septembre 1666 aida aussi à éradiquer la maladie qui était néanmoins sur le déclin depuis plusieurs mois.
Aujourd’hui, cette maladie n’existe quasiment plus: quelques cas apparaissent de temps en temps, mais est elle se traite facilement avec des antibiotiques.
Image « The great Plague of London, 1665« , Auteur Inconnu, domaine Public.
Le médecin de la Peste, son masque et la théorie des miasmes.
C’est le symbole de la Peste. Ils étaient médecins de second ordre, payés spécialement par les villes où l’épidémie sévissait. Ils portaient un masque en forme de long bec blanc, rempli d’herbes aromatiques censées protéger de l’air putride selon la théorie des miasmes de l’époque (Wikipédia).
Cette théorie des miasmes consistait en une croyance : les épidémies se propageraient dans l’air et les particules du brouillard, les « miasmata« , véhiculeraient les maladies. Avec la découverte des microbes et des bactéries au XIXe siècle, cette théorie s’est révélée être inexacte.
Image « Der Doctor Schnabel von Rom (Holländer version)« , de Paul Furst, domaine Public.
Pour apporter de l’intrigue au film, nous avons intégré dans plusieurs séquences de façon furtive ce médecin. Pour le petit jeu, vous pouvez essayer d’identifier les scènes où ce personnage apparaît!
Leur présence apparaît dans 11 scènes.
Image faite par nos soins.
Nous avons tourné les images en 72h, le week-end du 11 et 12 octobre 2014. Auparavant, nous avions préparé les zones à « vider ». Pour Paris, les plans avaient été filmés en automne, hiver et en été : pour Londres, il fallait essayer de tout réaliser en deux journées et une matinée.
La carte de tournage
Les repères rouges représentent des lieux d’habillage que nous avions prévu pour le film: par habillage nous entendons des plans de cimetières, d’endroits insolites… Au final, dans le film, nous avons gardé des plans d’habillage du cimetière d’Abney Park au Nord, du tunnel des grafittis de Leake Street à côté de Waterloo,…
Les repères bleus représentent les zones à « vider ». Au final, certaines auront été rajoutées et d’autres supprimées, mais l’itinéraire réalisé fut celui-ci.
Question météo, nous n’avons pas été malheureux, avec globalement très peu de pluie. En revanche, sur une majorité de plans, nous étions très pessimistes au moment du tournage pour le rendu final car le centre de Londres est noir de monde le week-end!
Picadilly Circus
Elément essentiel du film : la musique. Nous l’avions découverte il y a plusieurs mois, et nous ne vous cachons pas que nous l’avons trouvée très anxiogène. On reconnaît que regarder ce film seul dans une maison isolée entourée de bois en campagne en pleine nuit un soir d’hiver peut être angoissant! C’était aussi un peu le but vous l’aurez deviné…
Pour appuyer le l’antagonisme et surtout la fiction, nous vous proposons maintenant les mêmes plans tels qu’ils étaient lorsque nous étions présents ce week-end là. (Comme ça, celui qui est seul dans une maison isolée entourée de bois en campagne en pleine nuit un soir d’hiver va déstresser un peu).
La technique pour vider l’activité humaine est la même que dans le film « hypocentre »: tout se fait depuis son canapé, avec un ordinateur lambada. La seule recommandation est la patience.
Même principe:
– filmer une rue pendant au moins 3 minutes
– transformer ces 3 minutes de vidéos en photos
– travailler sur une photo modèle pour « effacer » les gens en piochant les zones de vide dans toutes les autres photos
– ré-introduire des éléments de « vie » dans la photo vidée de toute activité humaine.
Une séquence de rue vidée prend entre 2h et 8h de travail. Nous vous re-proposons un tutoriel vidéo pour expliquer la technique utilisée (avec sous-titres principaux en anglais).
Nous travaillons avec le logiciel de montage Sony Vegas Pro 12 (logiciel avec lequel nous montons nos vidéos depuis 2008) et Photoshop Creative Cloud pour les retouches photo/trucages. Remarque : au moment des collages de zones sans habitants, au lieu de coller les zones et les recaler sur l’endroit exact comme ci-dessous à 04:10, il est beaucoup plus rapide finalement d’utiliser la fonction « Collage spécial > Collage en place ».
Depuis plusieurs mois, nous avions découvert cette musique si particulière de David O’Brien, « Rising Fear » : elle collerait à merveille avec des images de notre tour du monde des lieux abandonnés ou bien sur une ville vidée de ses habitants. C’est sur Londres abandonnée que nous l’avons finalement choisie. Nous avons trouvé cette musique sur audionetwork.com
Les sons additionnels proviennent de « Free Sound« .
Et un grand merci à Julie pour sa bonne humeur et sa patience, qui nous a accompagné tout au long du WE. Cette escapade à Londres nous a permis aussi de rencontrer enfin TheFilmArtist, un acteur incontournable Vimeo.