Cela fait quelques temps maintenant qu’elle s’est ouverte à moi.
C’est une personne brillante qui a fait de longues études qui nous a permis de nous rencontrer.
A vrai dire, la première fois que j’ai rencontré cette personne, je ne me doutais pas qu’il allait nous mette en relation.
Mais la vie a fait qu’en ce moment, je vis avec elle. Je n’ai pas eu le choix.
Alors nous apprenons à nous connaitre, à nous découvrir.
Elle et moi, nous savons qu’elle est éphémère.
Qu’elle a un rôle à jouer. Je m’en rends compte jour après jour, je suis en admiration devant elle.
Devant son travail.
Car elle ne me mène pas la vie dure, par chance.
Pourquoi suis-je épargné ?
Car d’autres l’ont côtoyé dans la souffrance.
Car elle est capable d’être un vrai tyran, cette bougresse.
Il m’arrive de lui parler. Alors qu’elle reste muette.
Je la regarde avec mes grands yeux. Et elle reste toujours muette.
Mais ne m’ignore pas.
Elle vit, elle est là, suit son bonhomme de chemin.
Et paradoxalement, elle me procure beaucoup de bien.
Elle est là pour moi, et je me rends compte du temps qu’elle m’offre, ce temps tellement précieux.
Elle me réveille, me stimule.
Sans doute pour d’autres, elle les terrorise.
Elle m’apprend à mieux écouter, ressentir, profiter.
Du coup, il serait égoïste que je ne prenne plaisir à la choyer.
Et nous sommes plusieurs à la choyer. D’ailleurs.
Ah ça oui ! Je suis convaincu qu’elle se sent bien entourée au milieu de toutes ces personnes qui prennent soin d’elle.
Comme elle prend soin de moi.
Je ne l’emmènerai pas en voyage.
Hors de question.
Et puis, même en dehors du contexte sanitaire actuel, les voyages ne lui plairaient guère.
Non, car elle préfère rester avec moi sans aller loin.
Et j’aurais peur qu’elle ne me joue un mauvais tour.
Et quoiqu’il en soit, le changement n’est pas pour elle.
Car même si elle ne parle pas, sa susceptibilité est bien là.
Et bientôt, elle s’en ira.
Dans de longues semaines, certes.
Je ne la garderai plus qu’en souvenir. Impossible de l’oublier.
Mais elle ne partira pas comme elle est arrivée. Non.
Elle va s’en aller tout en douceur.
Ce que j’espère aussi.
Sans s’être reposée, d’un travail de jours et de nuits.
Sans repos, pour mon bien-être.
Elle, la plaie, ma plaie.
(je rassure, rien de méchant, mais une putain de plaie quand même !! ;- )
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