Lorsqu’il s’en rendit compte, il paniqua.
Son cœur s’emporta. Sueurs.
« Merde, non, c’est pas possible ?! » se dit-il.
Figé, il la regarda, elle. Tremblant.
Puis. Il fit marche arrière, rebroussa chemin.
Il regardait à droite à gauche, le regard perdu tout en marchant. En titubant plutôt.
Il glissait. Courrait dans le sable.
Et puis il s’arrêta. Net. Regarda au loin. A ses pieds. A gauche, à droite.
Il la regardait elle. Puis moi, qui assistais à la scène.
Je n’avais encore aucune idée de ce qu’il lui prenait.
Je l’observai et me suis dit : « il devient fou, le soleil lui joue des tours comme mon ami Haddock dans Tintin et le crabe aux pinces d’or ».
Il repasse devant moi : son regard plein de désespoir.
Ce n’était plus de la panique, il était terrorisé.
Mais que lui était-il arrivé ? Qu’avait-il vu ?
Les traces fondaient comme neige au soleil.
Elle, elle avait forcément disparu.
Avalée.
Sans doute n’était-elle pas la première non plus.
Il était blanc : quelques minutes avaient suffi pour qu’il perde son bronzage.
Il retourna auprès d’elle. Il la serra fort contre lui.
Il se mit à pleurer.
Elle ne comprenait pas non plus.
– Mais qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que tu as ? Lui demanda-t-elle.
– Je l’ai perdue, je l’ai perdue.
– Mais quoi ? Qu’as-tu perdu ?
Il lui montra.
Et alors j’ai compris.
J’ai mis ma main devant ma bouche « Merde, c’est pas possible ! Le pauvre ! »
Il m’a fait de la peine. Enormément de peine.
Quel symbole!
Et tout de suite je me suis dit aussi – paradoxalement – qu’il n’y avait pas meilleur endroit pour la perdre.
J’ai alors pensé au côté poétique de cette scène que personne n’aurait eu l’idée d’inventer.
J’assistai à ce drame et à ce merveilleux moment surréaliste d’un amour.
Il pleurait toujours. Il était blotti contre elle.
Elle le rassurait.
Elle sût lui dire des mots forts. Ces mots qui le calmèrent.
J’en avais les yeux rougis.
J’ai continué ma route et leur ai laissé leur intimité.
Il ne s’était rendu compte de rien.
Peut-être depuis trente secondes ou une heure.
Comme ça. Tombée.
Mais une chose est sûre, il était trop tard.
Le vent avait déjà fait son travail.
Pour d’autres, cet événement pourrait être révélateur. Tout un symbole.
Mais pour eux, c’était juste une anecdote, car ils étaient beaux et s’aimaient avec sincérité.
De cet amour fort et rare.
Peut-être un jour quelqu’un tombera dessus.
Un jour de grand vent.
Et il se demandera quel genre de personne pourrait se débarrasser de cet objet.
Pourquoi l’abandonner ici ?
On parle toujours d’une aiguille dans une botte de foin.
Mais il y a pire.
Une alliance dans le désert.
Oui : le désert lui avait pris son alliance.
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