« Oasis Oasis c’est bon c’est bon ».
Voilà, j’espère que je vais vous pourrir votre journée en vous mettant cet air dans la tête ahaha.
Bon, plus sérieusement.
Il y a un an, vers mi-octobre d’ailleurs, je perdais une veste. Une veste en velours qui m’était chère.
C’est très con.
Je voulais prendre un velib. Je pose ma veste dans le panier devant.
Le velib est crevé.
Je change de velib.
Je pars. J’arrive chez moi, je constate que j’avais oublié ma veste. L’angoisse.
J’avais un dîner de prévu, mais tant pis, je retourne à Balard, en espérant et en étant sûr de retrouver cette veste dans le panier. Optimiste.
Je croise les doigts.
Et puis j’arrive, je vois le velib. Et ma veste n’y était plus.
Putain, j’étais triste. Une veste sentimentale.
Ce n’était pas un doudou non plus hein.
Bref.
Il y a quelques mois, je croise un doudou.
Complètement écrasé à terre.
Un lapin en plus.
En croix, face contre terre.
Là, celui-là en dessous :
C’est idiot – encore – mais ça m’a fait de la peine. Double peine.
Je n’aime pas voir les peluches abandonnées.
Et puis il y avait forcément un(e) petit(e) aussi qui devait être triste derrière.
Tombé tout seul ?
Le petit l’aurait balancé ?
Pire : la nounou l’aurait balancé pour avoir la paix ?? Non…
Je l’avais pris en photo car je voulais raconter une histoire sur ce doudou.
Finalement, je ne raconterai pas d’histoire sur ce doudou, car ce que j’ai vu aujourd’hui est bien plus insolite.
Donc aujourd’hui, il m’est arrivé une drôle de séquence.
Ou plutôt un drôle enchainement de séquences.
Je suis donc à velib.
Sur le nouveau velib, pas l’ancien avec lequel j’ai paumé ma veste.
Ou plutôt quelqu’un de pas très honnête m’a piqué ma veste, car le velib n’y était pour rien. En plus il était crevé le pauvre. Bref.
Aux abords d’Austerlitz, je croise un lapin en peluche plutôt.
Celui-ci, là en dessous :
Pas de chance, encore un pauvre lapin.
Sauf que celui-ci, il est abandonné en pleine rue, sur une voie à fort trafic.
Alors autant mon premier doudou face contre terre plus haut pouvait éventuellement être récupéré par son propriétaire.
Mais celui-là, il est vraiment abandonné.
Comme s’il avait été jeté ici.
Ou quelqu’un, le voyant par terre, l’a posé ici ?
Pour qu’une personne le prenne en photo, et en parle ?
Enfant, je n’avais pas de doudou.
Juste des peluches, beaucoup de peluches. Que j’emmenais en vacances avec moi.
Donc je n’ai pas de souvenir d’avoir perdu une peluche.
Forcément, c’est donc le drame. Une crise de pleurs, un(e) petite(e) inconsolable pour plusieurs jours.
De nombreux sites web ont vu le jour comme SOS Doudou, Doudou perdu, d’autres se spécialisent pour proposer des doudous et des articles expliquent même comment prévenir un potentiel futur doudou perdu : puces à l’intérieur, étiquette cousue avec numéro de téléphone…
Et puis j’ai continué ma route, en arrivant près de la Bibliothèque Nationale de France – après qu’un crétin m’ait fait une belle queue de poisson au passage – .
Et je tombe sur un doudou sur le trottoir, celui-là en-dessous :
Là, je me dis clairement que c’est un petit qui l’a fait tomber, par erreur.
Je le prends en photo, pour ma collection de doudous. Et je me souviens me dire « mince, deux doudous abandonnés dans la même heure, c’est moche ! »
Comme l’appareil de mon téléphone est pourri en basses lumières, je regarde la photo, et me rends compte qu’elle est floue. Oui, vous l’aurez remarqué aussi. J’avais bien mon appareil photo sur moi, mais l’objectif dessus n’était pas grand angle : j’ai eu la flemme de poser le velib et me reculer de 50m pour le prendre en photo.
Et j’ai bien fait.
Car aussitôt après, voyant ma première photo floue, j’ai voulu en prendre une seconde, plus nette, en m’appliquant.
Je prends donc une deuxième photo.
Et là, je vois une femme courir vers moi.
Ou plutôt, courir vers le doudou !
Alleluia ! C’est la maman du petit !
Et le petit, on le voit sur la droite, sur les épaules de son papa.
Le papa qui montre du doigt d’ailleurs au petit que sa maman est en train de le récupérer.
Quand j’ai pris cette seconde photo, je n’avais même pas vu la dame, j’étais plus concentré à ne pas bouger pour la photo.
Et en une seconde, j’ai compris qu’elle venait chercher le doudou.
Il a donc dû se passer une trentaine de secondes avant qu’ils ne se rendent compte que leur petit avait paumé son doudou.
Je lui ai donc dit : « je le prenais en photo justement! », et elle m’a répondu – détendue – : « vous voulez que je m’enlève de la photo? ».
Je l’avais déjà pris en photo.
Et ils sont repartis.
J’ai pris la dernière photo – floue encore – sans le doudou.
Dans cette journée du 14 octobre, j’avais donc un laps de temps d’une trentaine de secondes pour prendre une photo d’un doudou abandonné à la BNF.
Et par hasard, j’étais là à ce moment, dans cette fenêtre de 30 secondes.
Et par hasard, j’ai pris la maman en train de courir venir récupérer le doudou. Sans le vouloir.
Et si l’idiot ne m’avait pas fait une queue de poisson juste avant, je serai arrivé 30 secondes plus tôt. Et j’aurai raté cette scène.
J’aurai pu appeler ce texte « Merci l’idiot », mais vous n’auriez pas eu « Oasis Oasis c’est bon c’est bon » dans la tête ».
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