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« Prendre l’avion avec un drone »… il y a 10 ans, avec ce terme, vous m’auriez pris pour un grand taré.
Et oui, en 10 ans, le marché du drone a explosé : il n’est maintenant plus associé à des vilaines frappes américaines au Moyen-Orient, et aurait même été un des « must » de Noël 2014.
Aujourd’hui, on ne va pas rentrer dans la réglementation, même si leur usage est interdit dans les aires urbaines et que c’est encore plus réglementé avec une caméra…
Non.
On vous propose plutôt de partager notre expérience en termes de voyage en avion avec un drone.
Mais il y a des subtilités. Ben oui, sinon c’était trop simple! Mais à priori, on pourrait peu à peu prendre ses drones en cabine…
Si vous avez acheté un drone et que vous souhaitez l’utiliser à l’étranger et donc prendre l’avion avec, c’est que votre drone a une caméra ou que vous l’avez équipé d’une caméra.
Oui oui.
Pas besoin d’être devin car si vous avez un drone sans camera vous n’allez pas vous embêter à transporter votre jouet dans un avion puisque vous avez le champ d’à côté ou bien la forêt voisine pour jouer à Star Wars (allez hop, au passage, on se remet un coup de cette course de drones qu’est tellement sympa !)
Donc nous sommes entre nous : vidéastes ou adeptes du FPV (First Person View = pilotage en immersion).
L’excitation du vidéaste, c’est de ramener des belles images, et du FPV, de voir de belles images. Imaginez donc le passionné qui partirait en Namibie filmer le fameux désert du Namib avec ses plus hautes dunes du monde et qui se retrouverait à devoir laisser son jouet au filtre Police au départ ou à la douane…
Ce que vous avez donc forcément, c’est le sac / la valise pour trimbaler votre drone.
De notre côté, nous avons le Dji Phantom 2 avec une nacelle Gimbal H3-3D et une GoPro3+.
Et voici notre sac de transport.
Les sacs pour les drones sont généralement bien faits pour se balader avec, le transporter. En revanche, mettre directement ces sacs en soute avec la machine, on ne vous le recommande pas tellement on sait comment sont traités les bagages… Avez-vous déjà mis votre appareil photo ou votre ordinateur portable en soute? Non? Alors le drone dans son sac uniquement et en soute, c’est pareil: Niet.
Nous, on insère le sac du drone dans les valises en soute. Et y’a même la place pour mettre un lapin.
Nous avons 2 solutions:
– si on part chargés comme des bourriques, on met le drone dans la petite valise et le matériel photo dans la grande, avec nos affaires.
– si on part léger et très brièvement, on met le drone dans la grande valise avec nos (quelques) affaires.
Vous remarquerez donc au passage qu’on ne voyage plus « Backpack ». Depuis qu’on a notre matériel photo/vidéo complet et surtout depuis qu’on n’est plus itinérants sans moyen de locomotion personnel, les valises c’est plus simple.
L’élément important ici: vous enlevez les batteries de votre sac de drone car pas de batteries avec le drone en soute. Durant les années 2000, quelques accidents aériens de fret ont eu lieu impliquant des batteries lithium (voir photos).
*dingue/ouf.
Oui. Ca peut marcher effectivement. Nous avons eu le retour d’expérience ces derniers mois de personnes qui ont pris leur drone avec eux en cabine.
Kévin est allé en Grèce: le voyage A/R s’est effectué avec 2 compagnies différentes : les 2 compagnies lui ont dit que ça ne posait pas de pb a leur niveau, mais seulement au niveau de la sécurité aéroportuaire. La personne a donc appelé ADP (l’Amour est Dans le Pré Aéroport de Paris) qui eux lui ont dit que cela ne fait pas partie des restrictions mais que c’est quand même à l’appréciation du contrôleur au filtre sécurité / rayons X.
Ce qui peut changer la donne, cette autre info: une procédure internationale. D’après le MANEX d’Air France (Manuel d’Exploitation): « Le transport des drones est autorisé en cabine et en soute : il sera accepté en cabine dès lors que la somme des trois mesures sera égale ou inférieure à 115 cm (comme les bagages cabine). Evidemment, si le drone est placé en soute à cause de ses dimensions hors norme, il n’y aura aucune batterie ». Pour lire le paragraphe complet, allez voir le commentaire complet de chez complet de Bertrand ici. On vous vous scanne la doc avec ce passage du MANEX dès que possible.
Mais attention car la réglementation évolue très vite : en juin 2017, on apprendrait désormais que les drones seraient de nouveau interdit en cabine chez Air France. Tero en parle dans son commentaire ici.
Romain, un lecteur, est aussi allé en Grèce avec AEGEAN : la compagnie lui a dit qu’il n’y avait pas de problème pour voyager avec son DJI Phantom en cabine, tant qu’il respecte donc aussi la taille de bagage cabine. Sauf que là, il s’est heurté à un agent au filtre de sécurité qui lui a stipulé que les batteries, c’était en soute. Après avoir sorti le papier Air France/ IATA et le commentaire de Bertrand, l’agent l’a finalement laissé embarquer avec les batteries…
Oui, vous les gardez à portée de main dans votre bagage cabine. Elles seront séparées les unes des autres, chacune dans un sac plastique isolant, et dans l’idéal ignifuge.
Pour l’instant, nous n’avons pas encore ces sacs ignifuge, juste des sacs plastiques. Ce qu’il faut savoir, c’est que déjà, en isolant les batteries les unes des autres dans de simples sacs plastiques montrerait à un agent du PIF (Poste d’Inspection Filtrage = filtre police où ils regardent dans votre sac cabine) que vous connaissez la réglementation.
Il faut savoir que le transport de batteries en cabine peut différer d’une compagnie aérienne à une autre.
De notre côté, nous voyageons le plus souvent avec Air France. Voici ci-dessous la grille détaillée des conditions de transport des batteries chez Air France (PDF original ici) :
Avec votre drone grand public, ce qui vous concernera, c’est la première catégorie: les batteries de moins de 100 Watts-heure. Les batteries d’un drone Dji Phantom 2 est de 57,72 Watts-heure: on est à moins de 100 Watts*heure, donc aucun problème. En revanche il n’est pas précisé le nombre de batteries que l’on peut transporter.
A priori, les dernières consignes IATA admettraient jusqu’à 160 watts-heure de batteries en cabine: ça nous autoriserait à 2 batteries de Phantom 2 (57,72 x 2) et non 3 car le risque zéro n’existe pas : si par malheur vous deviez tomber sur un agent maniaco-zélé, il pourait aussi compter dans ce total les batteries de votre appareil photo, de votre téléphone, de votre tablette/ordinateur…
En étant perfectionniste, on décharge la batterie (à gauche) et pour info, 1 Batterie Phantom 2 = 57,72Wh (à droite)
Ton passeport ducon.
La grille des conditions de transport d’Air France s’inspire de celle officielle de IATA (l’association internationale du transport aérien). Si vous ne deviez avoir qu’un seul papier avec vous, c’est bien celui-ci:
Vous le retrouvez sur le site de IATA pour l’imprimer.
Si vous prenez une compagnie autre qu’Air France, on vous recommande de vous renseigner auprès de celle-ci. Par exemple, l’été dernier, nous avons voyagé avec Vueling: nous leur avons donc demandé (via Twitter) leurs conditions avec ce genre de batteries. Idem: en cabine et protégées individuellement.
Attention, on attire toutefois votre attention que l’accès à l’aérogare dans certains aéroport se fait directement en scannant tous ses bagages: c’est à dire que dans certains aéroports, des agents verront en direct live avec vous à côté que vous transportez un drone dans une valise. Soyez préparés à être questionné, c’est tout…
Nous tenons à jour vos retours d’expérience que vous nous partagez dans les commentaires. Voici les plus significatifs de ces derniers mois:
Il convient donc toujours de vous renseigner, même si pour ne prendre aucun risque, le mieux est le drone en soute, et les batteries avec vous en cabine.
Au départ de la France, vous ne rencontrerez à priori aucun souci si:
– le drone est en soute
– les batteries en cabine avec vous
– vous avez le document IATA et éventuellement celui de votre compagnie
– le lapin reste à la maison.
Si vous avec un Phantom 2,3 ou 4, deux batteries seront suffisantes pour ne rien risquer.
Là où tout peut se compliquer, c’est lors de votre retour depuis le pays où vous allez rentrer, le risque serait de tomber sur un agent zélé au filtrage avec les batteries: quoiqu’il arrive, ayez toujours avec vous le document IATA…
et un billet vert au cas où… pour éviter ça, croyez-nous.
En attendant, voici quelques images de notre drone, « Underdrone » à l’envers pour une drôle de sensation…
Underdrone from Claire&Max on Vimeo.
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