Il y a 15 jours nous étions en Normandie pour une petite virée vidéo dans le cadre de notre tour du Monde des lieux abandonnés. Comme vous le savez, je me suis blessée il y a 6 mois et la lenteur de guérison nous a immobilisé tout ce temps. Pour notre reprise nous avions choisi un lieu pas trop lointain afin de tester la solidité de ma jambe. La Normandie était un choix de circonstance puisque nous célébrons le 6 juin 1944 le débarquement de plus de 1 500 000 hommes sur des plages normandes, dont la tristement célèbre Omaha beach.
Maxime avait repéré quelques lieux abandonnés aussi variés qu’insolites, mais je n’avais jamais visité cette partie de la Normandie. Je vous laisse découvrir quelques images de notre périple avant de tout vous raconter:
Lost Places Project : Normandy ’14 Trailer from Claire&Max on Vimeo.
Un endroit paisible à l’écart des routes, en pleine nature et face à la mer. Beaucoup de visiteurs de toutes nationalités il y a 15 jours déjà et déjà on voyait que se préparaient les préparatifs pour la commémoration. En regardant toute ces croix blanches on songe à la bravoure de tous ceux qui sont venus mourir là, loin de leurs pays, de leurs familles et amis.
Difficile de définir le sentiment d’intense mélancolie qui vous prend à la gorge face à ces croix en pierre grise. Peut-être parce qu’il y a moins de touristes, il est plus facile de s’y recueillir, de songer à la folie des hommes et à l’inutilité des guerres. Tous ceux qui sont enterrés là avaient à peine 20 ans. Mourir pour l’idéologie d’un fou, cela en valait-il la peine? En visitant ces deux cimetières on réalise qu’il n’y a jamais de vainqueurs lors d’une guerre, seulement des dupes et des morts. Ca a aussi été l’occasion d’utiliser mon filtre infra-rouge très propice à l’atmosphère fantomatique du lieu.
En 1698, le château intègre les possessions de la famille d’Argouges et cesse d’être habité en 1818. En 1944, le bâtiment est gravement endommagé dans les combats liés au débarquement de Normandie : une partie ayant été utilisée comme poudrière, elle fut dynamitée par l’armée allemande avant son évacuation. (sources wikipedia)
Depuis le château a été acquis par plusieurs propriétaires. Un temps centre naturiste, il est désormais utilisé comme lieu de conservation pour les cigognes. Il est désormais interdit d’y pénétrer afin de ne pas déranger la tranquillité des nichées. Mais il est inutile de tenter d’y entrer pour apercevoir les volatiles, on les voit très bien depuis le petit chemin qui fait le tour du château, c’est tout un spectacle à cette époque de l’année car les petits commencent à remuer et on arrive très bien à les voir et les photographier eux aussi.
La première journée s’est achevée dans la charmante Auberge de l’Abbaye juste à côté de l’Abbaye de Hambye que nous avons visité le lendemain. Si vous êtes dans la région, je vous recommande cet hôtel sans aucune réserve, vous pouvez lire mon appréciation de l’hôtel sur tripadvisor.
l’abbaye devient bien national en 1790 et le mobilier est dispersé aux enchères. L’église abbatiale elle-même est vendue en 1810 sur décret impérial : elle sert alors de carrière de pierres, tout comme le cloître. Ce n’est qu’à partir de 1900 que l’édifice est classé monument historique. En 1956, des particuliers, les époux Beck, rachètent une partie des bâtiments. En 1964, les élus du conseil général de la Manche votent l’acquisition du reste de l’abbaye : l’église abbatiale en ruine, la porterie et la maison des frères convers.
Les unes et les autres entreprennent alors des travaux de restauration pour lui rendre sa beauté.
Aujourd’hui, l’abbaye de Hambye appartient au réseau départemental des sites et musées de la Manche mis en place par le conseil général. Les bâtiments conventuels demeurent une propriété privée. (sources wikipedia) Retrouvez les horaires de visite ici.
Le château de Gratot est une ancienne maison forte, du XIIe siècle mainte fois transformé jusqu’à son apogée au XVIIIe siècle, avant d’être laissé à l’abandon au XIXe siècle, et de devenir aujourd’hui un lieu touristique. La tour à la fée si particulière a été construite de la fin du XVe siècle au début du XVIe siècle. Octogonale à la base, elle se termine par une chambre de plan carré et est coiffée d’un toit en bâtière. Balustrades et gargouilles en décorent le sommet. La légende dit ceci:
« Un seigneur d’Argouges revenant de la chasse rencontra à la fontaine une très belle jeune femme du nom d’Andaine, la fée de Gratot. Il en devint éperdument amoureux et lui demanda sa main. La belle lui dit qu’elle était une fée et qu’elle acceptait de devenir son épouse à condition qu’il ne prononça jamais le mot « Mort ». Le seigneur le promit. Un jour, lors d’une fête au château, excédé d’attendre sa dame qui s’apprêtait, il lui lança : « Dame vous êtes bien lente dans vos besognes ! Seriez vous bonne à aller quérir la mort ? ». La fée poussa alors un cri déchirant, monta sur le rebord de la fenêtre et disparut en laissant l’empreinte de son pied et de sa main. »
En réalité, moi je vous le dit, la fée n’a pas disparu et si on retrouva ses empreintes sur le rebord de la fenêtre c’est parce qu’elle se transforma en oiseau et s’envola. Et moi j’ai eu la chance de la voir, perchée sur sa tour…
Pour en savoir plus sur les visites du château de Gratot, c’est par ici!
Après le cabines, direction le but de notre voyage: le lotissement abandonné de Pirou.
Mais le permis de construire a finalement été refusé. De nombreux artisans de la région ont fait faillite car ils n’ont jamais été payés. Les graffeurs se sont emparés des lieux qui seront sans doute un jour détruits. Leur beauté décadente et éphémère n’en a probablement plus pour longtemps, c’est aussi l’une des raisons qui nous a fait choisir de nous rendre sur place. En effet comme le château de la belle au bois dormant en Chine, il y a fort à parier que les promoteurs ne resteront pas inactifs longtemps. Si vous passez par dans la région, ne manquez pas le château de Pirou, il est splendide. Nous n’avons pas eu malheureusement l’occasion de le visiter.
Le château de Denneville… Sachez tout d’abord qu‘il est à vendre pour la somme très raisonnable de 331 150 euros. Par contre, sachez aussi qu’il est en ruine… C’est sous une pluie battante que nous avons visité ce château qui se nomme aussi château du Breuil. On ne sait presque rien de l’histoire de ce lieu, la façade du château aurait été reconstruite au XVIIe et XVIIIe. Vous trouverez plus d’infos ici. Sous la pluie et la brume il s’en dégageait une atmosphère lugubre à donner la chair de poule! On peut vous l’avouer, nous n’y sommes pas retournés de nuit pour un astro-timelapse! De toute façon il pleuvait des cordes :-)
Nous avons finalement trouvé refuge dans un petit hôtel douillet à souhait: les XII arches. Je vous recommande la chambre du haut sous les combles, vous pouvez lire mon appréciation sur tripadvisor.
Le lendemain, à peine remise de mon intoxication nous sommes allés crapahuter dans les dunes de Biville à la recherche de tanks allemands et de bunkers sur la plage! Saviez-vous que ces dune couvrent plus de 700 hectares du littoral de la Hague, qu’elles abritent des milieux naturels d’intérêts et qu’elles furent utilisées dans leur plus grande partie comme champ de manœuvres militaires au cours du XXeme siècle?
Vous trouverez plus d’infos ici. Quant aux tanks, nous les avons bien retrouvé grâce au sens de l’orientation de mon amoureux, de même que le bunker. Et tout cela entre les gouttes et le crachin.
Il signale le raz Blanchard, l’un des courants de marée les plus forts d’Europe, et le passage de la Déroute entre le cap de la Hague et l’île d’Aurigny. Il a été construit à partir de 1834 en 3 ans, sur les plans de l’ingénieur Morice de La Rue. Mis en service en 1837, il est électrifié en 1971. Automatisé en 1989, les derniers gardiens partent en mai 1990. Le phare fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 11 mai 2009. (source wikipédia).
Après cette visite express, il était temps de rentrer et de retrouver nos lapins et les piglettes (nos cochons d’inde pour ceux qui ne le savent pas!)
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